DÉCEMBRE 2020 - N°23 LA CRISE ACCÉLÈRE LES TRANSFORMATIONS RESTRUCTURING Le calme avant la tempête ? MARCHÉ INITIATIVE TIBI Les fonds labellisés restent dans l’expectativeOUEST CROISSANCE, l’investisseur régional engagé auprès des PME/PMI performantes Anne Jacquinet-Sulger Directrice Générale 02 40 58 68 12 - 06 30 48 23 76 ajacquinet-sulger@ouest-croissance.fr Henri Guillermit Président du Directoire 02 40 58 62 74 - 06 15 76 64 02 hguillermit@ouest-croissance.fr www.ouest-croissance.fr NANTES BORDEAUX PARIS3 © Tous droits réservés CFNEWS - MAGAZINE - Décembre 2020 www.cfnews.net SOMMAIRE Edito Un mal pour un bien ? 5 Marché La crise accélère les transformations 6 L’agglutination sur le small cap 21 Initiative Tibi Les fonds labellisés restent dans l’expectative 28 Un rapport vraiment bon pour la santé ? 35 Restructuring Le calme avant la tempête ? 38 Le lender led : une solution de plus en plus plébiscitée 48 Disponible sur le site web : www.cfnews.net. Société éditrice : CORPORATE FINANCE NEWS, SAS au capital de 32 450 Euros. Siège Social : 50 avenue de La Grande Armée - PARIS (France). Immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 500 442 652. Directrice de la publication : Agathe ZILBER. Rédaction : redaction@cfnews.net. Abonnement- Publicité : Anne DAUBA. Direction artistique : Jean BOURGOIN. Ont participé à ce numéro : Aurore BARLIER, Houda EL BOUDRARI, Anne JOLY, Jean-Philippe MAS. Hébergeur : SMILE S.A., 20 rue des Jardins, 92600 Asnières-sur-Seine, France. © Tous droits réservés CFNEWS 2020 - Crédit couverture : © Olivier Le Moal - Adobe Stock. Reproduction interdite sauf accord préalable. Ce document et les textes, visuels ou données qu’il contient n’entraîne aucun abandon ou transfert de propriété intellectuelle de la part de CFNEWS et ne donne naissance à aucun droit ou tolérance sur les conditions générales d’utilisation du site CFNEWS.net. 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Étrange sentiment à son égard car s’il a été criminel et destructeur de libertés, il aura aussi contraint le monde et ses habitants à changer de paradigme sur une kyrielle de sujets. Pour beaucoup d’entreprises, les consé- quences ont été lourdes, voire fatales mais quelque part le Covid-19 a forcé à enta- mer des changements radicaux, pour les petits comme pour les grands business . Les acteurs du private equity ont aussi pris les choses en main. Réactifs en appuyant leurs participations, ils ont aussi profité de cette année pour accélérer leur mutation interne afin de faire face aux nouveaux enjeux de leur secteur de plus en plus adoubé, jusqu’à séduire de nouveaux LPs mais aussi le grand public (lire page 6). Riche en entreprises technologiques de qualité et de PME résilientes, l’Hexagone attire de plus en plus les fonds internationaux. La concurrence parmi les acteurs du non coté n’en est que plus forte et s’immisce jusque dans le small cap , segment de plus en prisé par les acteurs du mid cap (lire page 21). Cette plateformisation des fonds est aussi poussée par les initiatives gouvernementales et la dernière en date devait être soutenue par le rapport Tibi. Si 24 fonds sont déjà éligibles, les levées espérées ne sont pas encore au rendez-vous, malgré la volonté affichée de drainer plus de 4 Md€ dans les entreprises de croissance (lire page 28). Cette période inédite incite au rebond et à une modernisation accrue. Bienvenues et nécessaires pour soutenir certaines industries mises à l’arrêt, les aides de l’Etat ne sauraient à terme masquer certaines déficiences structurelles. Les acteurs du restructuring le savent bien et affûtent leurs armes pour se rendre prêts à intervenir et aider les entreprises en délicatesse (lire page 38). Le sujet de la dette sera aussi au cœur des arbitrages, le lender led poursuivant sa conquête du marché du distressed M&A (lire page 48). Alors, de quoi sera fait demain ? Dans l’horoscope chinois, l’an- née qui se termine était celle du rat. C’était aussi celle de 2008. Mi-février, le buffle lui succédera, en espérant qu’il mettra un terme à cette pandémie, qui a causé bien des torts mais a sûrement éclairé nos lanternes. Au nom de toute l’équipe de CFNEWS, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année. Bonne lecture. Un mal pour un bien ? EDITO PAR AGATHE ZILBER, DIRECTRICE DE LA PUBLICATION ’TANDIS QUE DE NOUVEAUX ACTEURS DÉFERLENT SUR L’HEXAGONE, LES SPÉCIALISTES HISTORIQUES DU LBO CONTINUENT LEUR MUE EN SE PLATEFORMISANT. LES CRITÈRES ESG MONTENT EN PUISSANCE À L’AUNE DE LA DÉMOCRATISATION DE LA CLASSE D’ACTIFS. PAR HOUDA EL BOUDRARI LES TRANSFORMATIONS MARCHÉ LA CRISE ACCÉLÈRES ’il a la réputation d’être le plus intermédié d’Europe, le marché français du private equity n’en est pas moins l’un des plus attractifs. Loin de freiner les ardeurs de nouveaux conquérants, la crise sanitaire a accéléré l’arrivée à Paris d’une bonne dizaine de fonds internationaux depuis le printemps (voir le tableau page 9). « La multiplicité des acteurs avec des ADN, des angles d’investissement et des horizons de temps différents alimente l’ébullition du sec- teur et la montée en puissance du pouvoir des managers dans le choix de leur futur actionnaire », résume Sabina Comis, associée chez Dechert, qui intervient à la fois en structuration de fonds et en conseil fiscal, comme récemment en accompagnant le géant américain KKR sur le plus gros LBO de l’année avec Elsan, valorisé 3,3 Md€. De fait, qu’ils souhaitent ouvrir pour la première fois leur capital ou qu’ils soient rodés aux LBO, les dirigeants des pépites tricolores n’ont que l’em- barras du choix entre les acteurs historiques au track-record local et ces nouveaux arrivants à la puissante force de frappe et aux angles d’attaque divers. Parmi les signatures prestigieuses qui ont récemment planté leur drapeau en France, Photo : Olivier Le Moal - Adobe Stock8 © Tous droits réservés CFNEWS - MAGAZINE - Décembre 2020 www.cfnews.net le fonds paneuropéen d’origine néerlandaise Waterland Private Equity, aux 8 Md€ d’actifs sous gestion, a recruté l’ex-CEO du groupe Altrad, Louis Huetz de Lemps pour déployer sur le marché du mid cap hexagonal sa stratégie Buy-and-build. Plu- tôt que de remettre en cause le projet d’expansion du fonds néerlandais qui vient de finaliser la levée de son huitième véhicule au hard cap de 2,5 Md€, le Covid-19 n’a fait que le conforter. « La crise sanitaire rebat les cartes du secteur et sera porteuse d’opportunités dans les deals primaires et les carve- out de groupes industriels », confie Louis Huetz. Autre nouvel arrivant cet automne, l’investisseur milanais Ambienta, pion- nier européen d’une stratégie d’investissement sous l’angle « développement durable », a recruté une ex-Bridgepoint, Gwenaelle Le Ho Daguzan, pour monter son équipe française. Ni fonds thématique ESG, ni investisseur sectoriel en transition énergétique, Ambienta revendique une méthodologie proprié- taire pour appliquer son prisme à une stratégie d’investissement généraliste. « Nous sommes les premiers à avoir structuré une approche développement durable dans notre stratégie d’inves- tissement, indépendamment du secteur de la cible », explique Mauro Roversi, associé et directeur des investissements pri- vate equity d’Ambienta, qui compte sur son positionnement atypique pour convaincre les dirigeants d’entreprises familiales françaises d’ouvrir leur capital. « 90 % de nos deals sont pri- maires », revendique l’associé italien du fonds. MARCHÉ Présence locale et prisme ESG C ôté grosses machines, la méga plateforme d’investissement texane Lone Star, qui investit aussi bien dans l’immobilier que dans la dette ou le LBO, vient d’embaucher pour suivre le marché du mid-cap français un ex-associé de LBO France, Vincent Briançon. Très discrète, elle a bouclé la levée de Lone Star Fund XI à 8,1 Md€ l’an passé. Plus sectoriel, son concitoyen américain Marlin Equity Partners spécialisé dans les logiciels s’est également implanté en France à la rentrée. Il confie La multiplicité des acteurs avec des ADN, des angles d’investissement et des horizons de temps différents, alimente l’ébullition du secteur. “ ” SABINA COMIS, DECHERT.9 © Tous droits réservés CFNEWS - MAGAZINE - Décembre 2020 www.cfnews.net la responsabilité de son bureau parisien à Jérémy Nakache et à David Fei- ner qui évoluaient respectivement chez 3i et Natixis Partners. Dans la cour des fonds Large Cap, c’est le géant suédois EQT qui a ouvert le bal des nouvelles arrivées en annonçant la création de son bureau parisien en juin. « L’implantation d’EQT à Paris répond à sa logique naturelle d’expansion sur un des marchés les plus dynamiques et attractifs d’Europe », explique Nicolas Brugère, qui a rejoint EQT en janvier dernier, après quinze ans chez PAI, pour chapeauter le bureau parisien regroupant les différentes activités de la société d’investissement cotée à Stokholm : l’infrastruc- ture, le LBO large cap ainsi que le venture et le real estate. Pour autant, le fonds suédois créé il y a 25 ans par la famille Wallenberg comptait déjà sept français dans son portefeuille, parmis lesquels la Saur dont il a pris le contrôle en 2018. Preuve qu’il n’est pas besoin d’être enraciné dans l’Hexagone pour remporter des process très disputés. « La stratégie d’EQT est axée sur une présence locale pour tisser des liens forts avec l’éco- système des dirigeants et des conseils, et montrer sa différenciation sur des thématiques sectorielles et d’impact à long terme », soutient Nicolas Brugère, qui rappelle que la devise de la famille Wallenberg à la création Next >