< Previous10 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netlimité de GPs dans une volonté de « one-stop-shopping » est donc un puissant moteur de croissance et de diversifica-tion des sociétés de gestion. « Le mouvement de consolidation devrait se poursuivre, naturellement alimenté par la recherche de la taille critique et le besoin d’offrir une palette de pro-duits diversifiés à ses LPs, confirme Eddie Misrahi, président d’Apax Partners, qui a réalisé l’acquisition d’EPF Partners à l’été 2017 pour se doter d’une brique small cap, rebaptisée Apax Partners Développement. Dix-huit mois après cette première opération de croissance externe, le patron d’une des premières firmes de private equity - créée au début des années 80 - à la tête aujourd’hui de 3,3 Md€ sous gestion, n’y voit que des bénéfices : « Auprès de nos LPs tout d’abord, puisqu’elle com-plète notre palette de produits et leur offre l’opportunité de déployer des tic-kets plus importants tout en diversifiant leurs risques sur plusieurs segments ; auprès des participations de notre porte-feuille ensuite puisqu’elle donne accès aux équipes du Mid à un deal flow de PME pour leurs build-up, et à l’équipe d’Apax Développement la possibilité de capitaliser sur notre spécialisation sec-torielle pour offrir un accompagnement pointu à des PME qui n’y auraient pas accès auprès de pure players du small cap. Enfin, l’avantage est aussi palpable pour les perspectives offertes à nos équipes en interne d’évoluer dans une structure plus importante et plus ambi-tieuse », énumère Eddie Misrahi. Et bien sûr l’intérêt de l’adossement pour l’ex-MARCHÉPhoto : DR« Il est logique que les sociétés de gestion s’appliquent à elles-mêmes ce qu’elles préconisent à leurs participations » Franck Ceddaha, managing partner, Degroof Petercam Investment Banking France. 11 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netValorisation : le grand écart « Les valorisations du secteur vont de 6 à 15 fois l’Ebitda », ironise Jean-Baptiste Marchand, associé de Natixis Partners. Cela dépend de plusieurs facteurs : bien sûr la taille des fonds sous gestion, mais surtout leur nature : les fonds LBO étant bien entendu mieux valorisés que des fonds de dette ou des fonds de fonds qui génèrent moins de frais de gestion. « Un sujet déterminant qui entre en ligne de compte est la capacité à lever le fonds suivant, car on a beau afficher une renta-bilité très correcte sur les véhicules précé-demment sous gestion, si on n’arrive pas à relever derrière le fonds successeur, les pertes peuvent vite devenir abyssales », prévient Jean-Christel Trabarel, associé de Jasmin Capital. Cela aurait été le cas notamment pour Innovation Capital cédé par la CDC à LBO France en 2016. Au-paravant filiale à 100 % de la Caisse des Dépôts, le VC, aux 460 M€ sous gestion dédiés à la santé et aux technologies de l’information, peinait à finaliser la levée de Photo : DRJean-Christel Trabarel, associé, Jasmin Capital.son dernier véhicule lancée en 2014 et qui n’avait collecté que 68 M€ sur les 100 M€ visés. Une opportunité pour LBO France qui voulait créer une activité dédiée à la santé digitale et a pu greffer une équipe déjà opérationnelle sur la plateforme de ses autres métiers. D’ailleurs, deux ans après cette reprise, la société de gestion dirigée par Robert Daussun, a lancé un deuxième fonds, baptisé Digital Health 2, avec un objectif de 120 à 150 M€, soit le double environ du véhicule hérité de l’équipe historique de la CDC. équipe d’EPF est manifeste puisqu’elle est en train de finaliser la levée d’un véhicule de 200 à 250 M€, à comparer aux 100 M€ du millésime précédent de 2012. Et il étudie de nouvelles pistes comme celle de créer un fonds dédié à l’investissement coté. En somme il s’est fixé une stratégie multi-produits qui ne rime pas pour autant avec des ambitions multi-assets.12 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netFertilisation croiséeIl est logique que les sociétés de gestion s’ap-pliquent à elles-mêmes ce qu’elles préconisent à leurs participations : réaliser de la croissance externe, se diversifier et aller à la conquête de nou-veaux clients ! », résume Franck Ceddaha, mana-ging partner de Degroof Petercam Investment Banking France. C’est typiquement ce qu’a fait Andera en rachetant le spécialiste de la mezzanine sponsorless ActoMezz il y a deux ans. La greffe a tellement bien pris que le patron d’ActoMezz, Stéphane Bergez, a été élu cet été pour assurer la co-gérance tournante de la société de gestion pour les deux prochaines années. Et l’impact sur les levées est clairement dopant, puisqu’ActoMezz a atteint son hard cap à l’automne 2017 et le premier millésime d’indé-pendance d’Andera, Winch Capital 4, l’a nettement dépassé en collectant 445 M€, dépassant de 50 % le véhicule précé-dent levé en 2014 sous la bannière Edmond de Rothschild. « La prise d’indépendance d’Andera Parters a permis d’attirer de nouveaux LPs ; être une plateforme diversifiée est aussi un atout compétitif majeur dans une levée », témoigne Laurent Tourtois, directeur associé d’Andera Partners. « Sur cette dernière levée, nous avons pu bénéficier de l’effet d’une fertili-sation croisée entre les différents seg-ments : ont notamment souscrit à Winch Capital 4 des investisseurs d’ActoMezz comme les caisses régionales de Groupama, qui étaient reve-nues chez ActoMezz suite à son acquisition par Andera, ou certaines caisses d’assurance vieillesse professionnelle », se félicite l’associé. MARCHÉStéphane Bergez, associé Andera Partners (ActoMezz).Les velléités d’adossement ne sont pas toujours motivées par des ambitions de conquête…Photo : DR«PALAIS DES FESTIVALSCANNES - FRANCE28, 29, 30 JANUARY20205th EDITIONWith 1,600+ participants from 30+ countries, IPEM is the world’s largest private capital marketplace gathering the industry’s complete value chain.250+ LPs250+ GPs150+ Advisors150+ Business Services150+ EXHIBITORS40+ CONFERENCES30+ NETWORKING EVENTSCONNECTING THE INTERNATIONAL PRIVATE CAPITAL INDUSTRYwww.ipem-market.com @IpemMarket # IPEM2019Contact Rym Hosna to renew your participation and benefit from the best opportunities (visitor pass or stand) by booking early:rym.hosna@europ-expo.com or +33 (0)1 49 52 14 37SAVE-THE-DATE FOR 2020!IPEM 2020 - Annonce Save date (210x297mm (GB).indd 111/12/2018 16:2513 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netPALAIS DES FESTIVALSCANNES - FRANCE28, 29, 30 JANUARY20205th EDITIONWith 1,600+ participants from 30+ countries, IPEM is the world’s largest private capital marketplace gathering the industry’s complete value chain.250+ LPs250+ GPs150+ Advisors150+ Business Services150+ EXHIBITORS40+ CONFERENCES30+ NETWORKING EVENTSCONNECTING THE INTERNATIONAL PRIVATE CAPITAL INDUSTRYwww.ipem-market.com @IpemMarket # IPEM2019Contact Rym Hosna to renew your participation and benefit from the best opportunities (visitor pass or stand) by booking early:rym.hosna@europ-expo.com or +33 (0)1 49 52 14 37SAVE-THE-DATE FOR 2020!14 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netMARCHÉJeu de chaises musicalesDans un métier où le fonds de com-merce d’une société de gestion est le savoir-faire de son équipe, les opéra-tions M&A sont sensibles car si la greffe ne prend pas, le départ des hommes clés fragilise l’union, voire la condamne », rappelle Jean-Baptiste Marchand, asso-cié de Natixis Partners. Ce fut ainsi le cas lors du rachat de CM-CIC LBO en 2013 par Fondations Capital (devenu Trail). La banque, n’ayant pas souhaité cédé à son équipe, la greffe pouvait dif-ficilement prendre. Bertrand Fesneau et son numéro deux Rémi Matuchansky «Cela dit, les velléités d’adossement ne sont pas toujours motivées par des ambitions de conquête, elles peuvent être dictées par la contrainte d’un changement de modèle économique, comme pour les fonds fiscaux. « Les véhi-cules retail ayant perdu la manne ISF, sont également poussés à diversifier leur clien-tèle en se rapprochant d’équipes disposant d’une base de souscripteurs institution-nels par exemple », souligne Jean-Christel Trabarel (Jasmin Capital). On a vu ainsi Alto Invest, aux 360 M€ sous gestion en FIP/FCPI, s’adosser dès 2017 à la filiale d’Impala spécialisée dans la dette Eiffel Investment Group, qui est passé depuis de quelque 600 M€ sous gestion à 1,5 Md€ aujourd’hui. Dans les opérations en cours, ACG Management devrait participer à son tour au mouvement de rapprochements d’acteurs du capital-investissement. La société de gestion mul-tirégionale testerait l’intérêt du marché en vue d’un adossement, selon les informations de CFNEWS. Wladimir Mollof, son ac-tionnaire majoritaire à hauteur de 60 %, va céder l’ex-Viveris Management acquis en 2011, et qui affiche aujourd’hui 896 M€ sous gestion. Une dizaine d’acquéreurs potentiels étaient évoqués notamment M Capital, Entrepreneur Venture et A Plus Finance, ainsi que des acteurs du capital-développement, voire du LBO comme UI Gestion. « La difficulté pour un acquéreur de fonds fiscaux est d’évaluer à sa juste mesure l’impact de la suppression ISF sur la collecte, relève un observateur du secteur. Autrement, si on ne les paie pas trop cher, ce sont des produits qui marchent plutôt bien et présentent moins de risque et plus de récurrence que les fonds institutionnels. »La difficulté pour un acquéreur de fonds fiscaux est d’évaluer à sa juste mesure l’impact de la suppression ISF sur la collecte.15 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netJeu de chaises musicalesPhoto : DRJean-Baptiste Marchand, associé, Natixis Partners.ont récemment reformé au sein d’Ess-ling Capital, structure elle-même créée par le spin-off de l’activité private equity de Massena Partners. Le jeu de chaises musicales anime le secteur ces derniers temps entre la création de nouvelles plateformes et le spin-off d’équipes, aussitôt remplacées par d’autres. Ainsi l’ex equipe de Paluel Marmont Capi-tal, emmenée par Xavier Poppe, a pris son indépendance et s’est rebaptisée LT Capital en juin 2017. En revanche, Compagnie Lebon, a reconstitué une nouvelle équipe d’investisseurs che-vronnés sous l’égide de François Pou-pée et Thomas Geneton, un binôme qui avait travaillé ensemble chez Atria Capi-tal… On retrouve également un duo de l’ancienne équipe mid-cap fondée par Dominique Oger à la fin des années 90 et reprise par Naxicap en 2011 à la tête d’Industries et Finances. La succession des deux fondateurs du fonds small cap spécialisé dans les build-up vient d’être entérinée avec la nomination de Sophie Pourquery à la présidence d’Industries et Finances en binôme avec son ancien collègue, Edouard Thomazeau, direc-teur général de la structure.Problème de successionBien sûr, dans les équipes cherchant un adossement, on retrouve aussi souvent des problématiques de suc-cession insuffisamment appréhendées en amont et qui auraient rendu la cession plus attractive pour un fondateur dési-reux de réaliser son patrimoine. « Dans certains cas, les fon-dateurs veulent toucher la prime de contrôle, constate Franck Ceddaha (Degroof Petercam). S’ils transmettent à leur équipe, ils granularisent le contrôle de la société de gestion et diminuent d’autant leur patrimoine. » ACE Management, récemment cédée par Thierry Le Tailleur à Tikehau pour 6,5 M€, relèverait de cette catégorie. Deux associés du fonds sectoriel créé il y a vingt ans, Xavier Herrmann et Benoît Perrot, ont d’ailleurs anticipé 16 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netcette annonce au printemps en décidant de voler de leurs propres ailes, en créant Yotta Capital - faute de pouvoir prendre la relève à la tête de la maison dans laquelle ils ont évolué pendant une quinzaine d’années. Car les premiers contacts noués entre ACE Management et Tikehau Capi-tal datent du dernier trimestre 2017 à l’occasion du road show pour la levée du nouveau véhicule d’ACE dans la cyber-sécurité baptisé Brienne III. « L’acquisition d’ACE Management entre dans une stratégie plus globale de Tikehau Capital de développer son activité private equity à la fois sur des fonds généralistes mais également par une approche verticale en intégrant des acteurs spé-cialisés dans certains secteurs d’activité », précisait à CFNEWS le 24 octobre dernier Marwan Lahoud, l’ancien directeur de la stratégie d’Airbus nommé président du conseil de surveillance d’ACE Management. Par le passé, Tikehau Capital, aujourd’hui à la tête de 2,2 Md€ dans le non-coté (sur ses 15,9 Mds € d’actifs sous gestion) était déjà entré au capital de sociétés de gestion. En novembre 2012, il a repris 51,42 % des parts de Salvepar. En octobre 2013, il est devenu actionnaire à 35 % du fonds britan-nique Duke Street. Mais il s’est surtout fait remarquer l’été 2017 en opérant un raid sur le capital d’Eurazeo et en tentant de rache-ter la participation de 15 % du Crédit Agricole, finalement cédée à la famille Decaux. Le gestionnaire d’actifs alternatifs, créé par Antoine Flamarion et Mathieu Chabran en 2004, et qui a connu une croissance fulgurante ces dernières années, figure parmi les prédateurs les plus actifs sur le marché.MARCHÉQue ce soit des asset managers friands de renforcer leur exposition au non-coté tels Tikehau, Oddo, Ke-pler Cheuvreux, ou des acteurs historiques du pri-vate equity français souhaitant renforcer leur diversification Photo : DRThierry Le Tailleur, ACE Management.Tout le monde à l’affûtPlus personne ne cache son intérêt pour des cibles attractives, tout en affichant une sélectivité drastique pour augmenter les chances d’une greffe réussie.17 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.nettels Andera, Siparex, Turenne, Apax, LBO France ou Omnes, ou encore des bancaires qui veulent se renforcer après s’être délestés de leurs filiales de gestion pour compte de tiers tels Amundi ou Natixis… Plus personne ne cache son intérêt pour des cibles attractives, tout en affichant une sélectivité dras-18 © Tous droits réservés CFNEWS 2019www.cfnews.netMARCHÉtique pour augmenter les chances d’une greffe réussie. Car tout le monde a en tête des exemples de rachats loupés qui se transforment en coquille vide suite à la désertion des hommes clés, comme l’acquisition par Fondations Capital de la filiale de LBO majoritaire de CM-CIC en 2013 (lire encadré pages 14 et 15). La même année, la reprise par ACG de l’activité pri-vate equity de Groupama ne s’est pas non plus révélée pérenne. Annoncée au début de l’été 2017, l’absorption d’ACG Capital par Oddo BHF a été effective au printemps dernier. Le groupe financier franco-allemand marque ainsi sa volonté de se posi-tionner en force sur le non coté. L’intégration d’ACG Capital, rebaptisée Oddo BHF Private Equity, permet de récupérer une quinzaine de professionnels, 1,8 Md€ sous gestion et un track record qui affiche sur vingt ans 10,5 % de TRI en fonds de fonds primaire et 15,5 % en secondaire. En parallèle, Oddo a amorcé la levée d’Alpha Intel-ligence Capital, un véhicule de capi-tal-risque mondial dédié à l’intelli-gence artificielle. La société souhaite que la classe d’actif représente 10 % de ses encours d’ici 5 ans. Photo : DR« Être une plateforme diversifiée est aussi un atout compétitif majeur dans une levée » Laurent Tourtois, directeur associé, Andera Partners.Pour autant, « si l’appétit est certain pour des cibles at-tractives, d’autres peuvent rester longtemps sur le mar-ché sans trouver acquéreur », souligne Jean-Baptiste Marchand, associé de Natixis Partners. IFE Mezzanine par exemple, aurait cherché une solution d’adossement, avant de We craft value from contradictionsFactual & IntuitivePRIVATE DEBT | REAL ESTATE | PRIVATE EQUITY | LIQUID STRATEGIESIndependent, entrepreneurial, free-thinking. Tikehau Capital offers alternative investments. And an alternative point of view. 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