< PreviousRETAIL 30 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 Apichat . stock.adobePEQAN, ARCHINVEST, ALTAROC, PRIVATE CORNER, TY- GROW… DE NOUVEAUX ACTEURS DU PRIVATE EQUITY ÉMERGENT AVEC L’AMBITION DE DÉMOCRATISER LA CLASSE D’ACTIFS, PRÉSENTANT AUTANT D’AGRÉMENTS QUE DE POSITIONNEMENTS DIFFÉRENTS. AURORE BARLIER L es chiffres fluctuent selon les études, mais le constat reste le même : les épargnants fran- çais sont largement sous-exposés au pri- vate equity. Selon France Invest, la classe d’actifs pèserait moins de… 0,1 % de leur patrimoine. Le capital-investissement est pourtant présent de longue date chez les investisseurs privés. Apparu à travers les fonds fiscaux (FIP et FCPI) en 1997 avant de faire son grand retour en 2019 dans les contrats d’assurance vie et le PER via les FCPR, il connaît aujourd’hui un nouveau souffle sous l’impulsion de plateformes 100 % digitalisées, pilotées par des sociétés LE DIGITAL GPs AUGMENTE LA PORTÉE DES 31 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 de gestion innovantes. « Très rapidement après la loi Pacte, j’ai vu naître la volonté chez les GPs d’adresser la clientèle privée en changeant le moins possible leur mo- dèle opérationnel. Au même moment, les acteurs de la gestion privée cherchaient à diversifier le patrimoine de leurs clients sur des fonds en respectant les standards institutionnels (qualité, transparence, frais, reporting …) », retrace Estelle Dol- la, fondatrice de Private Corner, qui met à disposition de 250 partenaires distribu- teurs des fonds de fonds et feeders ayant réuni 375 M€ depuis l’obtention de son agrément AMF fin 2020. 32 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 P our autant, mettre en relation GPs et LPs privés n’a rien d’une sinécure. « Ouvrir le private equity aux particuliers nécessite de mobiliser une somme consi- dérable d’énergie, de talents, de technolo- gie, de ressources humaines et de capitaux », décrit Frédéric Stolar, managing partner et co-fondateur d’Altaroc (650 M€ sous gestion). Ce challenge pour les fonds et leurs prestataires - notamment les dépo- sitaires - a donc amené certains acteurs à pousser à l’extrême la carte du digital. C’est le cas de Tygrow, « pure player du service » né en avril 2022 avec la vocation de structurer des fonds pour des entités non agréées ou des sociétés de gestion ne souhaitant pas s’embarrasser de ces petites lignes au passif. « Le papier et le mail ne fonctionnent pas pour traiter un nombre important d’investisseurs. Seul le digital permet d’adresser cette volumétrie », ex- pliquent les co-fondateurs, Nicolas Baboin et Florent Colombet, précisant n’assurer « ni la commercialisation des fonds, ni le sourcing des deals », laissant ces activités aux mains de leurs clients tout en leur fournissant les outils pour le faire (un co- mité d’investissement et une plateforme d’onboarding des souscripteurs). Un avis partagé par Fèmy Mouftaou, directeur commercial chez Equitis qui, avant la naissance de Tygrow et Private Corner, était en situation de quasi-monopole sur le marché de la structuration de feeders et fonds de fonds avec 1,5 Md€ gérés à travers une cinquantaine de véhicules. « Peu familiers de la classe d’actifs, les RETAIL SUR 5 000 FONDS ANALYSÉS CHAQUE ANNÉE, MOINS D’UNE VINGTAINE RÉPOND À NOS CRITÈRES DE SÉLECTION. FRÉDÉRIC STOLAR, MANAGING PARTNER D’ALTAROC. particuliers nécessitent des adaptations spécifiques en termes d’UX. Il faut no- tamment mettre en place une expérience de connexion simple, des reportings clairs, des notifications en amont des appels de fonds, ou encore des disclaimers (clauses de non responsabilité, NDLR) pour s’assu- rer qu’ils investissent de façon sécurisée », avance le responsable.Chiffres clés : 1,2 Md€ d’actifs sous gestion (à fin février 2023) Horizon d’investissement : 5-7 ans Ticket : 20-50 M€ AMUNDI PRIVATE EQUITY FUNDS Le partenaire privilégié des PME et ETI européennes Leader européen de la gestion d’actifs (1) (1) Source IPE « Top 500 asset managers » publié en juin 2022 sur la base des encours sous gestion à décembre 2021. Amundi Private Equity Funds est une Société Anonyme au capital de 12 394 096 €. Société de gestion de portefeuille agréée par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) sous le n° GP 99 015. Siège social : 91-93 boulevard Pasteur, 75730 Paris Cedex 15. N° Siren 422 333 575 RCS Paris. Mars 2023.| Être un partenaire privilégié, c’est être un partenaire de confiance Acteur de référence, Amundi Private Equity Funds investit en tant qu’actionnaire minoritaire actif dans les PME et les ETI européennes. Nous les accompagnons dans leur développement organique ou externe, leur évolution actionnariale, leur transition environnementale et leur internationalisation. _ amundi-Private-Equity.fr © kieferpix - stock.adobe34 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 HARO SUR LES FRAIS P our que la classe d’actifs libère son plein potentiel, encore faut-il en préserver les qualités intrinsèques, sont convaincues la plupart de ces nouvelles plateformes. « Nous appelons environ une fois par an 25 % du montant engagé par l’investisseur sur les quatre premières années », détaillent ainsi les co-fondateurs d’Archinvest, soucieux de répliquer au maximum le fonctionnement des fonds institutionnels (qui peuvent, eux, procéder à plusieurs appels annuels). Un fonctionnement qui permet de préserver le TRI, à condition de ne pas appliquer de frais excessifs… à l’instar de gestionnaires de FIP et FCPI qui - pour les plus gourmands - ont appliqué des frais réels représentant « entre 36% et 45% de la souscription initiale réa- lisée par le contribuable » sur une période de 8 à 10 ans, chiffrait la Cour des comptes RETAIL A u-delà de la gestion des souscrip- teurs, la nouveauté revendiquée par certains de ces acteurs réside dans la qua- lité de leur offre de produits. « Sur 5 000 fonds analysés chaque année, moins d’une vingtaine répond à nos très nombreux cri- tères de sélection », décrit ainsi Frédéric Stolar validant notamment un TRI an- nuel supérieur à 15 % sur les 20 dernières années, un track record de plus de 30 ans et un actif de plus d’1 Md€, et s’engageant à « battre la performance moyenne de la classe d’actifs » avec chaque fonds de fonds annuellement proposé par Altaroc. Un objectif que nourrit également son confrère Archinvest, né à l’automne 2022 sous la houlette d’Emilie Loyer Buttiaux et Pierre-Olivier Desplanches avec une dé- marche plus concentrée. « Nous proposons uniquement les stratégies que nous esti- mons être les plus pertinentes compte tenu des tendances structurelles et de l’environ- nement macro-économique du moment », expliquent les dirigeants, qui misent cette année sur le LBO large cap avec un pre- mier « multi-fonds » investi dans quatre véhicules sous-jacents : PAI VIII, IK X, EQT Future et Bridgepoint Europe VII. LES FENÊTRES DE LIQUIDITÉ OFFERTES PAR LE FCPR SONT ENCORE PLUS PERTINENTES À L’AUNE DU CONTEXTE ÉCONOMIQUE ACTUEL. FLORA MARIE PIERSON, HEAD OF PRIVATE EQUITY, STRUCTURING & FRONT OFFICE D’EQUITIS35 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 en 2015. Des travers que les nouveaux ac- teurs ne devraient pas être en mesure de ré- pliquer. « Avec l’émergence de plateformes “low cost ”, les GPs vont certainement avoir tendance à privilégier les acteurs présen- tant les frais les plus limités pour préser- ver la performance de leur fonds et - par là même – leur réputation », assure Agnès Rossi, partner chez Simmons & Simmons. P our réduire les coûts, la tech est, là en- core, clé. « Notre force est de mutua- liser les besoins des fonds dont nous assu- rons la gestion (sept, à date). Cela amène les avocats, le dépositaire et le CAC à consen- tir des efforts financiers qu’ils ne feraient certainement pas pour une first time team traditionnelle », vantent Florent Colombet et Nicolas Baboin qui, limitant leurs com-missions de gestion à 0,35%, proposent à leurs clients des fonds sur mesure mais sont « aussi capables de digitaliser la struc-turation de fonds standardisés, permettant une mise en place plus rapide et plus éco-nomique », limitant les commissions de gestion à 0,95 %. De même, pour Private Corner, qui applique des frais de 0,5%, il « semblait évident d’appliquer un modèle de frais équilibré pour l’ensemble des par-ties prenantes, explique Estelle Dolla. Si la dirigeante vante une offre « intégrée et transparente », il faut encore que le grand public ait connaissance de son existence. Quelque 80 % des personnes interrogées par la BPI indiquent en effet connaître assez peu ou ne pas connaître du tout le private equity. Un obstacle qu’a décidé de franchir LES VERTUS DU SECONDAIRE « L’un des grands obstacles à l’investisse- ment des particuliers dans la classe d’ac- tifs est le manque de liquidité découlant du temps nécessaire à l’accompagne- ment du développement des sociétés, note Anne Vergez, responsable des parte- nariats BtoB de Moonfare France, dispo- sant d’une solution toute trouvée : « Deux fois par an, nous ouvrons aux investis- seurs existants la possibilité de vendre leurs participations sur un marché se- condaire organisé sur notre plateforme digitale ». Pour ce faire, la plateforme s’appuie sur un partenariat avec Lexing- ton, offrant à ce gérant la possibilité de racheter les participations qui n’auraient pas trouvé preneur. AirFund adresse, lui, la question du blocage de 8 à 12 ans en utilisant la blockchain. La plateforme née en 2020 et dirigée par Yann Charraire entend créer un marché secondaire via la mise en vente des parts de fonds… tokenisées. Outre la solution qu’il apporte à l’illiquidité, le secondaire a également une place toute trouvée dans les porte- feuilles. Ces fonds présentent en effet, se- lon Anne Vergez, « l’avantage d’offrir des retours sur investissement plus rapides et une visibilité accrue dans un contexte marqué par de l’incertitude ». Anne Vergez, responsable des partenariats BtoB de Moonfare France.36 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 UNE INSPIRATION DU CROWFUNDING « La véritable révolution dans le domaine de la démocrati- sation du private equity, c’est ELTIF 2.0. », affirme Agnès Rossi, associée chez Simmons & Simmons. Et pour cause : « Dans son ancienne version, le ELTIF (European Long-Term Invest- ment Fund, « label » permet- tant à tout type de véhicule de capital-investissement d’être commercialisé à travers l’UE, NDLR)pâtissait de ratios de diversification stricts, de mini- mums d’investissement élevés pour des personnes physiques et ne pouvait pas investir dans des fonds d’investissement qui n’étaient ni des ELTIFs ni des EuVECA ni des EuSEF », rappelle l’avocate. Le nouveau règle- ment, adopté en février par le Parlement européen, supprime ainsi le ticket d’entrée de 10 000 euros et le plafond d’exposition de 10% pour les investisseurs individuels dont les portefeuilles financiers sont inférieurs à 500 000 euros. Un nouvel eldorado qui amène Simmons & Simmons à être aujourd’hui fréquem- ment sollicité (seuls 84 ELTIFs avaient pourtant été structurés depuis la création de ce produit en 2015) et sur lequel Moonfare entendrait prochainement se positionner. ELTIF 2.0 : LE NOUVEL ELDORADO ? Agnès Rossi, avocat associée chez Simmons&Simmons. RETAIL E nfin, certains acteurs traditionnels li- mitent tout risque d’image en intégrant eux-mêmes la commercialisation de leurs fonds auprès des GCP. La société de gestion Altaroc en prêchant la bonne parole à tra- vers la France. « Le capital-investissement est une classe d’actifs performante mais complexe. Il est donc impératif de prendre le temps d’en expliquer les caractéristiques aux banques privées, CGP et multi-fa- mily offices qui, en leur qualité de tiers de confiance, sont les mieux placés pour trans- mettre ce savoir aux clients privés », affirme le patron de la plateforme, qui a également mis en place une équipe customer support pour surmonter cet écueil. IL NOUS SEMBLAIT ÉVIDENT D’APPLIQUER UN MODÈLE DE FRAIS ÉQUILIBRÉ POUR L’ENSEMBLE DES PARTIES PRENANTES. ESTELLE DOLLA, PRÉSIDENTE ET COFONDATRICE DE PRIVATE CORNER. PEQAN EST UNE SOCIÉTÉ DE GESTION DE PORTEFEUILLE, AGRÉÉE PAR L’AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS LE 4 MAI 2021 SOUS LE NUMÉRO GP-21000017. WWW.PEQAN.FR PARLEZ-EN À VOTRE CONSEILLER FINANCIER AVEC PEQAN CONSTRUISEZ UN PORTEFEUILLE DE PRIVATE EQUITY ACCÉDEZ À UNE SÉLECTION D’OPPORTUNITÉS LBOSECONDAIRETECHCO-INVESTISSEMENTFONDS DE FONDS DIVERSIFIÉS L’investissement dans des fonds de capital investissement comporte des risques notamment de perte en capital, d’illiquidité, de change et de valorisation.PEQAN EST UNE SOCIÉTÉ DE GESTION DE PORTEFEUILLE, AGRÉÉE PAR L’AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS LE 4 MAI 2021 SOUS LE NUMÉRO GP-21000017. WWW.PEQAN.FR PARLEZ-EN À VOTRE CONSEILLER FINANCIER AVEC PEQAN CONSTRUISEZ UN PORTEFEUILLE DE PRIVATE EQUITY ACCÉDEZ À UNE SÉLECTION D’OPPORTUNITÉS LBOSECONDAIRETECHCO-INVESTISSEMENTFONDS DE FONDS DIVERSIFIÉS L’investissement dans des fonds de capital investissement comporte des risques notamment de perte en capital, d’illiquidité, de change et de valorisation.38 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2023 Moonfare plante son drapeau à Paris Bpifrance structure son premier FCPR Altaroc offre la crème du PE aux clients privés À LIRE AUSSI… RETAIL LE POINT D’ENTRÉE VERS L’ESG À l’heure où les préférences ESG des LPs particuliers sont dûment moni- torées par les nouvelles exigences de la réglementation Mifid 2 - entrée en vigueur à l’été dernier et imposant aux intermédiaires de proposer aux clients des produits en adéquation avec leurs préférences de durabilité - les acteurs les mieux positionnés ont une carte à jouer. La moitié du panel interrogé en janvier 2022 dans le cadre du Baromètre pour l’inves- tissement responsable de CPR AM manifestait « une volonté forte de conversion en se déclarant prête à investir une part significative de son épargne (supérieure à 30 %) dans des produits d’Investissement Res- ponsable ». Pour répondre à cette demande, Altaroc revendique une classification Article 8 pour son der- nier millésime, tandis que Tygrow espère « devenir la plateforme de référence pour les acteurs les plus ambitieux en matière d’ESG », pro- jette ses co-fondateurs Florent Co- lombet et Nicolas Baboin, expliquant être à la recherche d’un conseil pour définir une politique harmonisée au niveau de la société de gestion. Florent Colombet et Nicolas Baboin, co-fondateurs de Tygrow. 123 IM est de ceux-là et va d’ailleurs s’atteler à créer sa propre plateforme de distribution, en s’inspirant des outils qu’elle avait mis à dispo- sition de Bpifrance pour onboarder les clients retail de ses FCPR Bpifrance Entreprise 1 et 2. « Séparer la distribution de la gestion nous pa- raît indispensable pour éviter tout amalgame sur la qualité de notre gestion par nos clients. Avec cette future plateforme digitale, nous avons vo- cation à distribuer en BtoBtoC nos propres pro- duits et les feeders de fonds externes positionnés sur des stratégies que nous ne couvrons pas », explique Xavier Anthonioz. Le président d’123 IM, qui s’adresse depuis une vingtaine d’années à des particuliers auxquels il a proposé 35 feeders et fonds de fonds en est convaincu : « Sous un vernis de technologie bienvenu, largement ins- piré des outils d’onboarding du crowfunding, les plateformes ont remis au goût du jour un mé- tier vieux comme le monde ». Une inspiration assumée par Opale Capital, structure lancée par Tikehau Capital l’an passé pour s’adresser aux CGP en s’appuyant sur l’outil de crowdfun- ding immobilier Homunity (également filiale du groupe), et sur l’agrément d’Equitis. Retrouvez toute l’actualité d’Altaroc sur www.altaroc.pe Private Equity de qualité institutionnelle à partir de 100 000 euros Merci à nos partenaires. Grâce à vous Altaroc c’est : 630 M€ levés 35 collaborateurs 5 000 investisseurs 1 er PRIX de la société la plus innovante Assistez à son événement de lancement le mardi 04 avril 2023 à 18h. Retrouvez toute l’équipe Altaroc ainsi que 2 invités exceptionnels ! 33 ÈÈMMEE MMIILLLLÉÉSSIIMMEE AALLTTAARROOCC DISPONIBLE DÈS AVRIL 2023 Scannez-moi pour vous inscrire !Next >