< Previous20 © Tous droits réservés CFNEWS MAGAZINE N°19 - avril 2019www.cfnews.netCAPITAL-DÉVELOPPEMENTequity sans avoir les prérogatives d’un actionnaire qui pèse. C’est justement le cas de CM-CIC Investissement qui, avec ses 3 milliards d’euros sous gestion pour compte propre, est indu-bitablement la filiale bancaire la plus active sur ce segment, même si BNP Paribas Développement et Crédit Agricole, avec sa galaxie de filiales en capital-investissement, ont également démultiplié leur force de frappe ces deux dernières années. Ha-bitué à trôner à la tête du classement, CM-CIC Investissement rétrograde cette année à la troisième place mais n’en démérite pas moins pour autant avec ses 220 M€ investis dans 22 opéra-tions. Surtout, la filiale bancaire, se revendique un peu comme le dernier des mohicans du pur capital développement. « Cer-tains acteurs se positionnent sur des opérations minoritaires avec des réflexes d’actionnaire majoritaire, sur des sujets de li-quidité notamment, souligne Alain Benisty. Nous, nous conser-vons notre ADN d’actionnaire d’influence avec des clauses de gouvernance et de sortie adaptées dans nos pactes d’action-naires. » C’est ce qui aurait fait la différence pour certaines opérations où la filiale bancaire n’hésite plus à faire cavalier seul comme pour la mise de 65 millions d’euros dans le capital de la holding du groupe coté Voyageurs du Monde (427 M€ de chiffre d’affaires) cet automne ou l’OBO primaire de l’édi-teur de logiciels montpelliérain Septeo aux 130 M€ de revenus toute fin décembre. Il faut croire que la notion de capital ac-compagnement dans la durée avec des participations détenues depuis 25 à 30 ans trouve plus que jamais écho chez les action-Photo : DR« Notre intervention joue un rôle de « softener » à même de rassurer l’actionnariat familial et le management » Christophe Blanchy, directeur général, IDIA Capital Investissement.2,3Mds €d’actifs sous gestion62professionnelleset professionnels96sociétés en portefeuilleT +33 1 85 73 64 00 F +33 1 85 73 64 37374 rue Saint-Honoré 75001 www.anderapartners.comBâtir sur des valeurs communes et donner accès aux entrepreneurs à nos 4 expertises sont au cœur de notre mission.Le partenaire du changement d’échelle22 © Tous droits réservés CFNEWS MAGAZINE N°19 - avril 2019www.cfnews.netCAPITAL-DÉVELOPPEMENTnaires d’entreprises familiales, friands de ces partenaires peu intrusifs même s’ils sont beaucoup moins dormants que par le passé. Car désormais être actionnaire de long terme n’est plus un choix par défaut pour les acteurs du minoritaire, mais au contraire une volonté stratégique d’accompagner sur différents cycles des participations en pleine croissance. « Compte tenu Siparex fait de sa plateforme un accélérateur de croissance « Le scale-up n’est plus l’apanage des start-up, souligne Florent Lauzet, Associé de SIPAREX ETI. Aujourd’hui la course à la croissance est devenue le leitmotiv des PME de tous les secteurs, avec un appé-tit colossal pour les build-up, la digitali-sation, internationalisation et l’excellence opérationnelle. » Pour accompagner les dirigeants dans ces transformations radi-cales, L’investisseur d’origine lyonnaise, qui a fêté ses 40 ans en 2017 et dispose de quelque 2 Md€ sous gestion, ne s’épargne pas la disruption de son propre modèle. Siparex veut faire de sa plateforme d’acti-vités un accélérateur qui adresse tous les sujets auxquels sont confrontées ses participations : innovation, digitalisation, internationalisation, recrutement et fidéli-sation des talents, développement de la Top Line... Après avoir structuré un dispo-sitif d’accompagnement à l’international dès 2011 et recruté un Chief Digital Officer début 2018, la société de gestion s’at-telle à constituer une « operating team » pour épauler les dirigeants sur tous ces Florent Lauzet, directeur associé Midmarket, Siparex.enjeux. « Mutualiser les expertises et les mettre à disposition des entreprises gra-tuitement, c’est ce qui fait définitivement la différence dans les process compéti-tifs du small/midcap français. », assure Florent Lauzet. Une recette que les fonds de cap-dév n’ont bien sûr pas inventé, puisque c’est la clé de l’accompagnement stratégique des gros fonds majoritaires, mais qui marque un changement culturel profond dans l’approche de ces anciens actionnaires dormants. Exit l’exercice pu-rement libéral pratiqué de manière artisa-nale, les fonds de capital-développement s’équipent également en outil CRM pour traiter les quantités gigantesques de data qu’ils engrangent et industrialiser les pro-cess, même si l’intuitu personae reste pri-mordial dans la conclusion d’un deal. OUEST CROISSANCE,l’investisseur régional engagéauprès des PME/PMI performantesAnne Jacquinet-SulgerDirectrice Générale02 40 58 68 12 - 06 30 48 23 76 ajacquinet-sulger@ouest-croissance.frHenri GuillermitPrésident du Directoire02 40 58 62 74 - 06 15 76 64 02hguillermit@ouest-croissance.frwww.ouest-croissance.fr24 © Tous droits réservés CFNEWS MAGAZINE N°19 - avril 2019www.cfnews.netCAPITAL-DÉVELOPPEMENTde l’inflation du coût d’acquisition d’un bon dossier, nous avons tout intérêt à maximiser notre durée d’accompagne-ment, souligne Alain Benisty. La force de notre modèle est de ne pas être contraint par la durée, ce qui ne nous empêche pas de nous poser la question à chaque étape de développement de savoir s’il est préférable de rester ou de sortir. Nous n’accompagnons pas un seul projet sur 15 ans mais plutôt trois projets de 5 ans. »Quoiqu’il en soit, l’augmentation du nombre d’équipes actives sur le minoritaire, à l’ins-tar de Geneo, le fonds de Fanny Letier et François Rivolier qui vient de se lancer avec 100 M€, et leur professionnalisation a considérablement enrichi l’offre à disposition des dirigeants d’entre-prises. Les conseils M&A ont également joué le jeu en proposant systématiquement des scenarii inté-grant des minoritaires en consortium dans les pro-cess majoritaires. Ce casting plus élargi, qui aurait été synonyme d’usine à gaz auparavant, est devenu monnaie courante et élargit le champ des possibles pour des managers qui auraient tendance à préférer un pouvoir dilué auprès d’un consortium de fonds minoritaires qu’un majoritaire omnipotent. « Le ca-pital investissement permet de répondre à des situa-tions et des besoins de divers ordres, rappelle Arnaud Pradier, directeur associé d’IDIA Capital Investisse-ment. Aujourd’hui, les opérations d’ouverture de ca-pital obéissent à des critères multiples et mixent à la fois une volonté de l’actionnariat familial de sécuriser une partie de son patrimoine, tout en levant des fonds propres pour finan-cer la croissance, en intéressant le management et en bénéficiant Élargir le champ des possiblesPhoto : DR« Certains acteurs se positionnent sur des opérations minoritaires avec des réflexes d’actionnaire majoritaire » Alain Benisty, membre du direc-toire, CM-CIC Investissement.Une dynamique pour la croissancePhoto : Gettyimages.PARIS27 rue Marbeuf — 75008 Paris +33 (0)1-53-93-02-20 LYON107 rue Servient — 69003 Lyon +33 (0)4-72-83-23-23siparex.com— CA : 75 M€ —Capital développement— CA : 45 M€ —Transmission minoritaire— CA : 110 M€ —Transmission minoritaire— CA : 70 M€ —Transmission majoritaire— CA : 200 M€ —Transmission majoritaire— CA : 200 M€ —Transmission minoritaire— CA : 165 M€ —Transmission majoritaire— CA : 1,4 Md€ —Transmission minoritaire— CA : 100 M€ —Capital développement— CA : 50 M€ —Transmission majoritaire— CA : 130 M€ —TransmissionBRACCHI— CA : 34 M€ —Transmission majoritaire— CA : 200 M€ —Capital développement— CA : 300 M€ —Capital développement— CA : 140 M€ —Transmission majoritaire— CA : 230 M€ —Transmission majoritaire26 © Tous droits réservés CFNEWS MAGAZINE N°19 - avril 2019www.cfnews.netCorollaire de leur montée en puissance, les fonds de capital développement se sentent désormais à l’étroit dans les fron-tières de l’Hexagone. L’internationalisation croissante de leurs participations leur a aussi donné des envies d’ailleurs, d’autant que l’herbe peut paraître plus verte dans des pays voisins où le capital investisse-ment est moins mature qu’en France. Si la plupart des acteurs historiques com-mencent à planter leurs drapeaux en Espagne, Italie, Allemagne et parfois un peu plus loin, sans encore concrétiser un volume de deals important, Ardian a pris une longueur d’avance depuis des années et vogue avec aisance sur des marchés culturels différents. Il faut dire qu’avec plus de 550 personnes basées à Paris, Londres, Francfort, Milan, Madrid, Zurich, New York, San Francisco, Santiago, Pékin, Singapour ou Tokyo, il dispose des moyens de rayonner. Pour inaugurer son deuxième fonds, Ardian Growth a ainsi choisi l’Italie où il participé au tour de capital dévelop-pement du groupe de services marketing externalisés Seri Jakala aux côtés d’Equity Partners Investment Club de Mediobanca et des familles italiennes, injectant en-semble un ticket de plus de 75 M€. L’Italie où Ardian prendra également une parti-cipation, majoritaire cette fois, au capital de Neopharmed Gentili, groupe pharma-ceutique fondé par la famille Del Bono et désormais l’un des principaux acteurs du marché italien des traitements contre les maladies cardiovasculaires. En février 2018, c’est en Espagne qu’Ardian jette le dévolu sur Monbake, le groupe résultant de la fusion entre Berlys et Bellsolà, l’un des principaux acteurs du marché espa-gnol du pain et de produits de boulangerie congelés, aux 300 M€ de revenus.Sortir des frontières hexagonalesCAPITAL-DÉVELOPPEMENTde la qualité de l’accompagnement d’un investisseur actif. » Cet engouement sans précédent pour les opérations minoritaires a eu comme conséquence prévisible de renchérir les valorisations sur un segment que l’on pensait protégé de fait des dérives des leviers excessifs. « Les trois-quarts de nos investissements ont été réalisés sur la base de multiple d’Ebitda inférieur à 9, assure Marc Brière (Arkéa Capital). Dans les opérations où les mana-gers sont majoritaires, ils sont les meilleurs garde-fous contre les valorisations excessives. » Car l’augmentation de la force de frappe ne se traduit pas forcément par une bourse déliée et les acteurs du capital-développement sur fonds propres assurent S’engager,c’estTRANSMISSIONDÉVELOPPEMENTINNOVATIONVotre capital confianceBREST I NANTES I RENNES I PARIS I BORDEAUX I STRASBOURG www.arkea-capital.com ANSD’EXPÉRIENCEENTREPRISESEN PORTEFEUILLEPLUS DECOLLABORATEURSMds € ENCOURS SOUS GESTION 28 © Tous droits réservés CFNEWS MAGAZINE N°19 - avril 2019www.cfnews.netSUR CFNEWS EN LIGNEÀ LIRE AUSSI > > > TÉLÉCHARGEZ L’ARTICLE CAPITAL-DÉVELOPPEMENTrester très prudents et sélectifs face à la flambée des valori-sations, d’autant qu’ils n’ont pas de pression à déployer leur « dry powder » dans un délai contraint. Pour autant, malgré les inquiétudes sur la dégradation de l’environnement économique, le dynamisme du secteur ne faiblit pas et le deal-flow laisse présager de quelques mois encore eu-phoriques pour les investisseurs. « Nous n’avons pas vraiment constaté de baisse de régime pour les premiers mois de l’an-née 2019, relève Manuel Leal, directeur associé d’IDIA Capital Investissement, qui a connu un début d’année très actif avec sa participation notamment au MBO de Spie Batignolles aux côtés d’EMZ, Tikehau IM et Société Générale Capital Partners, qui a vu l’entrée au capital de 200 nouveau managers du groupe de BTP aux 2 Md€ de revenus. Encore une opé-ration symptomatique de la diversité du choix qui s’offre désormais aux managers à succès.Next >