< Previous20 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 FONDS MINORITAIRES IRDI, LE RÉGIONAL À LA FIBRE INDUSTRIELLE Issu du rapprochement du montpelliérain Irdi et du toulousain Soridec en 2016, Irdi Capital Investissement a, depuis, largement doublé ses fonds sous gestion avec quelque 550 M€, dont 200 M€ en innovation et 350 M€ en capital-développement et trans- mission. L’investisseur régional du grand quart Sud-Ouest s’est en outre doté d’une troisième stratégie pour le rebond, afin de compléter sa palette d’accompagnement des entreprises de son territoire. « Malgré un ralentissement des opérations de capital-dé- veloppement / transmission dans le contexte d’incertitudes de ces derniers mois, les be- soins en fonds propres restent importants pour financer les transformations liées à la décarbonation et aux consolidations secto- rielles », résume Corinne d’Agrain, présidente d’Irdi Capital Investissement, dont près de la moitié du portefeuille du dernier fonds est constituée d’entreprises industrielles. Corinne d’Agrain, présidente, Irdi Capital Inves- tissement tissement sans renoncer à l’ upside encore prometteur de sa participation. « Peu d’ac- teurs étaient en mesure de répondre à ce cahier des charges et déployer un ticket minoritaire aussi important avec une vi- sion de très long terme », commentait à l’époque Olaf Kordes , ex-managing direc- tor de Luxempart qui a quitté depuis la structure. La holding cotée, contrôlée par trois familles dont les fondateurs de l’assu- reur luxembourgeois Le Foyer, a d’ailleurs fait son entrée pour la première fois cette année dans notre classement à la faveur de cette opération et de son investissement dans l’OBO du généalogiste successo- ral Coutot-Roehrig, le valorisant près de 200 M€. Autre exemple typique de ces tours menés par des minoritaires dans le capi- tal d’entreprises sous LBO depuis plus de cinq ans : le spécialiste nordiste du condi- tionnement de beurre Loyez Woessen, en MBI avec Sénevé Capital depuis 2017, et qui a invité de nouveaux convives à son tour de table, d’abord Unigrains, puis BNP Paribas Développement, pour franchir de nouveaux paliers de croissance sans pous- ser son actionnaire majoritaire à la sortie. NOUS NOUS INSCRIVONS DANS LA CONTINUITÉ TOUT EN NOUS ADAPTANT AU CONTEXTE DE MARCHÉ SANS NOUS INTERDIRE DES PAS DE CÔTÉ CHRISTOPHE TOURNIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL, CRÉDIT MUTUEL EQUITY21 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 C ar la mécanique bien huilée de l’ère euphorique, quand les fonds cédaient leurs participations au bout de deux à trois ans de détention moyennant des culbutes stratosphériques, s’est sérieusement grippée sous l’effet combiné de la remontée des taux et de l’essoufflement de la croissance. Face LIQUIDITÉ « ÉLÉGANTE » CLASSEMENT DES FONDS MINORITAIRES SUR LE SEGMENT DES ENTREPRISES VALORISÉES > 250 M€ *Les entités du groupe crédit Agricole comprennent : IDIA Capital Investissement, AMUNDI PEF, UNEXO, SOCADIF, CARVEST, GSO Capital, SOFILARO, Nord Capital Partenaires, SOFIPACA, Charente Périgord Expansion, CA Centre France Développement, CA des Savoie Développement, CA Sud Rhône Alples Capital, Nord Est Partenaires. EXCLUSIF CFNEWS 2024 à un horizon de sortie bouché, les sponsors ont ainsi multiplié les opérations de « rol- lover » ou « come-back deal » : un tour de passe-passe bienvenu pour céder une par- ticipation et empocher la plus-value tout en réinvestissant aux côtés d’un nouvel action- naire cautionnant une valeur de marché. « Nous apportons une solution de liquidi- té élégante et institutionnelle qui permet, 22 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 FONDS MINORITAIRES par exemple, au management de cristalliser son management package et au GP de faire passer sa participation d’un véhicule à un autre sans risque de conflit d’intérêt ou de consanguinité », résume Thomas Grob, as- socié responsable d’IK Partnership Fund, le véhicule minoritaire d’IK qui a investi début 2023 dans le cinquième LBO du fa- çonnier pharmaceutique Unither, annon- cé fin 2022. Cinq ans après son quatrième LBO mené par Ardian et annoncé comme le dernier, le leader des unidoses stériles a finalement opté pour une nouvelle opéra- tion de buyout « sur mesure », lui évitant de tomber dans le portefeuille d’un géant an- glo-saxon. Allié au fonds souverain singa- pourien GIC, IK a permis la sortie d’Ardian tout en maintenant le duo d’investisseurs minoritaires historiques, Parquest et Keen- sight au tour de table pour une valorisation d’1,5 Md€. Si IK, troisième de notre classe- ment avec 250 M€ déployés dans seulement trois opérations, s’est positionné sur cette stratégie dès 2019 avec un premier véhicule levé, « Partnership Fund », doté de 300 M€, l’équipe minoritaire a été particulièrement courtisée en 2023. « Nous avons beaucoup dit non, assume Thomas Grob, particulière- ment sélectif sur les dossiers tamisés à l’aune du secteur, du management, de la valorisa- tion et enfin de l’alignement d’intérêt avec ses co-investisseurs, avec un point de vigi- lance particulier quand un majoritaire est entré sur une valorisation bien plus basse lors du cycle précédent. Le responsable d’IK Partnership Fund décrit la posture de mi- noritaire comme le fait d’être invité pour la première fois à la table de ses beaux-parents : « Il faut à la fois savoir être poli et respec- tueux, en trouvant le moyen de briller. » Subtil équilibre qui définit l’ADN du vrai minoritaire face aux acteurs du majoritaire malgré leurs incursions de plus en plus ré- gulières sur ce terrain de jeu. Nouveau skipper au capital de Grand Large Yachting Epsa optimise son tour de table 2023 : l’année des deals avortés Kestrel fait miroiter un minoritaire Koesio fait forte impression À LIRE AUSSI… NOUS APPORTONS UNE SOLUTION DE LIQUIDITÉ ÉLÉGANTE ET INSTITUTIONNELLE THOMAS GROB, ASSOCIÉ, IK PARTNERSHIP FUNDEnsemble vers de nouveaux horizons Dimensionnées pour concevoir des solutions toujours plus proches des situations et des attentes de nos clients, nos équipes Transaction Services continuent d’occuper une position de leader sur le marché français. Grâce à leur expérience accumulée, elles maîtrisent des opérations de M&A, de LBO et de financement pour nos clients Private Equity, Grands Comptes, ETI ou PME de secteurs d’activité variés. En tête du classement CFNEWS** depuis cinq ans, nous nous engageons à innover continuellement afin d’accompagner nos clients dans la sécurisation d’une création de valeur durable et responsable, contribuant ainsi à façonner l’économie de demain. **KPMG est classé n°1 en Due diligence financière KPMG. Make the Difference.* *KPMG. Pour Faire la Différence.24 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024FATALE AU LARGE, LA HAUSSE DES TAUX A ENGENDRÉ UNE BAISSE DE 17% DU NOMBRE DE DEALS DE BUYOUT, SELON CFNEWS. FACE AUX ENJEUX DE LIQUIDITÉ, LES FONDS S’APPUIENT SUR LE SECONDAIRE ET MISENT SUR DES INSTRUMENTS PLUS FLEXIBLES. ANNE-GABRIELLE MANGERET L e marché du LBO temporise. Le nombre de transactions ré- alisées sur ce segment a reculé de 17 % entre 2023 et 2022, selon les don- nées CFNEWS, passant de 393 deals à 328. Le ralentissement du private equity amorcé fin 2022 s’est ainsi confirmé en 2023, sur- tout sur le large cap du fait de financements moins disponibles et plus chers. La chute de 12 % en volume et de 30 % en valeur médiane des LBO sur les PME et ETI eu- ropéennes enregistrées par l’Argos Index met en lumière le retrait des opérations sur l’ upper mid-market . « Les transactions ont APRÈS LE BAS DE CYCLE UNE REPRISE atteint à l’automne 2023 un point bas sur dix ans, avec une baisse des valorisations de deux tours d’Ebitda depuis le second se- mestre 2021. Les gros deals ont été moins nombreux mais les opérations valorisées moins de 100 M€ se sont en revanche mon- trées dynamiques, avec moins de décote du small cap », témoigne Arnaud Petit, pré- sident d’Edmond de Rothschild Corporate Finance. Plus on monte en taille, plus les opportunités se font rares. La base de don- nées de CFNEWS recense quatorze LBO supérieurs à 500 M€, contre vingt en 2022 (voir infographie page 27). LBO VERS 25 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 202426 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 L ’année 2023 a été marquée par la hausse des taux, le ralentissement économique, l’inflation et un contexte géopolitique ins- table. L’incertitude planant sur l’évolution de la conjoncture et des current tradings a écarté du marché les sociétés cycliques ou de faible croissance. « Une transaction sur trois échoue par un manque d’accord entre ven- deur et acheteur sur le prix, y compris à la NAV (Net Asset Value ou valeur liquidative), à laquelle la moitié des deals qui aboutissent sont exécutés », confie Jean-Christel Trabarel, associé fondateur de Jasmin Capital. Quitte à conserver l’actif un peu plus longtemps, en l’attente de jours meilleurs. « Pour un secteur qui a longtemps été porté par des taux bas, il est compliqué de se rendre compte des nou- velles valorisations. Aujourd’hui, la réalité du marché est qu’on ne peut souvent plus vendre à 2,2 ou 3 fois. Il faut accepter que certaines générations de fonds ne déclencheront pas de carried », exprime Roger Caniard, directeur financier de la MACSF. Car le pendant de la contraction des transactions n’est autre que la baisse des redistribution aux LPs. « Pour ré- aliser des investissements additionnels dans leurs participations ou anticiper des distri- butions à leurs investisseurs dans l’attente de la cession d’une participation, certains fonds d’investissement ont désormais recours à des financements adossés à leur portefeuille, sur NAV, ou Net Asset Value financing », observe Alexandre Duguay, avocat associé chez Weil, DES ATTENTES IRRÉCONCILIABLES ENTRE VENDEURS ET ACQUÉREURS Gotshal & Manges. Si le dividend recap ou le refinancement avec rachat de titres permet de dégager de la liquidité, les conditions de financement plus exigeantes et onéreuses n’ouvrent pas toujours aux entreprises la possibilité d’y recourir. LBO LE DURCISSEMENT DES COMITÉS DE CRÉDIT A ABAISSÉ LES LEVIERS ENTRE 2,5 ET 3 FOIS L’EBITDA, CONTRE 3,5 À 4 FOIS AUPARAVANT DANS LE SMID CAP BERTRAND THIMONIER, PRÉSIDENT FONDATEUR, ADVISO PARTNERS LE POIDS DE LA DETTE L e marché du LBO a bénéficié ces der- nières années de l’argent gratuit, de l’énergie quasi gratuite et d’une bonne conjoncture économique. Tout cela a chan- gé dès septembre 2022 et génère des phéno- mènes de polarisation, avec des deals à des «27 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 LES LBO FRANÇAIS SUPÉRIEURS À 500 M€ EN 2023 (HORS INFRASTRUCTURE) TYPE DE LBO LBO BIS 2 300APRIL590 KKR, EVOLEM, MANAGER(S), ARKEA CAPITAL, GROUPE BURRUS (DIOT & LSN), TETHYS INVEST CVC CAPITAL PARTNERS (CVC), EVOLEM, ACTIONNAIRES, MANAGER(S) LBO IV2 250INFOPRO DIGITAL550 TOWERBROOK CAPITAL PARTNERS, FONDATEUR(S), MANAGER(S) TOWERBROOK CAPITAL PARTNERS, FONDATEUR(S), MANAGER(S), ALCENTRA LBO V1 500UNITHER400 GIC, IK PARTNERS (EX-IK INVESTMENT PARTNERS), KEENSIGHT CAPITAL, PARQUEST, MANAGER(S) ARDIAN BUYOUT, KEENSIGHT CAPITAL, PARQUEST, MANAGER(S) LBO V 1 000SOGELINK120 CVC CAPITAL PARTNERS (CVC), KEENSIGHT CAPITAL, MANAGER(S), FONDATEUR(S) KEENSIGHT CAPITAL, NAXICAP PARTNERS, MANAGER(S), FONDATEUR(S) OBO>1000KOESIO (EX C'PRO)1 055 FONDATEUR(S), MANAGER(S), MONTEFIORE INVESTMENT, BNP PARIBAS DEVELOPPEMENT, SOCIETE GENERALE CAPITAL PARTENAIRES, IDIA CAPITAL INVESTISSEMENT, CRÉDIT AGRICOLE ALPES DÉVELOPPEMENT (C2AD), CRÉDIT AGRICOLE RÉGIONS INVESTISSEMENT (CARVEST), SALARIES FONDATEUR(S), MANAGER(S) LBO IV>1000SAGEMCOM3 000 CHARTERHOUSE, ALPINVEST PARTNERS, MANAGER(S) CHARTERHOUSE, MANAGER(S) LBO TER965SCALIAN500WENDEL, MANAGER(S) ANDERA PARTNERS, COBEPA, MANAGER(S) FUSION700-1000 CYRUS/MAISON HEREZ 150 CYRUS/MAISON HEREZ, BRIDGEPOINT, MANAGER(S) FLORAC, MANAGER(S) LBO IV 600-650 VULCAIN ENGINEERING 370 ARDIAN EXPANSION, TIKEHAU, EMZ PARTNERS, BPIFRANCE INVESTISSEMENT, AMUNDI PRIVATE EQUITY FUNDS, SIPAREX, MANAGER(S), SALARIES EQUISTONE PARTNERS, SAGARD, INITIATIVE & FINANCE, NIXEN, MANAGER(S) LBO BIS600-700 EUROPEAN DIGITAL GROUP (EDG) 270 LATOUR CAPITAL, MONTEFIORE INVESTMENT MANAGER(S), MONTEFIORE INVESTMENT LBO PRIMAIRE600-650PARFUMS DE MARLY262ADVENT INTERNATIONAL SPRECHER BERRIER GROUP OF COMPANIES (SBGC), PERSONNE(S) PHYSIQUE(S) LBO IV 800-850ECF GROUP760 PAI PARTNERS, NAXICAP PARTNERS, MANAGER(S) NAXICAP PARTNERS, WEINBERG CAPITAL PARTNERS, MANAGER(S) LBO IV650-700LOOPING200PAI PARTNERS MUBADALA CAPITAL, BPIFRANCE INVESTISSEMENT, MANAGER(S) LBO IV 500+KESTREL VISION260 CARAVELLE, LUXEMPART, MANAGER(S) CARAVELLE, MANAGER(S) SOCIÉTÉ CA * VE * ACQUÉREURSCÉDANTS Sources : CFNEWS / Sociétés (*) En millions d’euros.28 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 LBO L e segment du smid cap, plus liquide et moins affecté par les enjeux de finan- cement, a continué à opérer, mais avec une forte tension concurrentielle sur les actifs de qualité, offrant de la visibilité, de la ré- currence et des cash flows permettant de soutenir une dette renchérie. « Le marché du small-to-lower-mid est profond et ré- pond avant tout à des besoins de chefs d’en- treprises plus qu’à des contraintes de finan- LE SMID TIENT SON CAP multiples élevés représentant 10 à 15 % du marché, quand le reste des actifs a souffert de léthargie. Et pour certains, l’amortissement des dettes senior consomme l’intégralité des cash flows en berne, empêchant la croissance. À partir de septembre 2023, le durcissement des comités de crédit a abaissé les leviers entre 2,5 et 3 fois l’Ebitda, contre 3,5 à 4 fois auparavant dans le smid cap. La dette devient une limite supplémentaire et l’érosion de la croissance des Ebitda vient rogner les pers- pectives de TRI des investisseurs », analyse Bertrand Thimonier, président fondateur d’Adviso Partners. Évoluant en négatif de- puis 2015, l’Euribor est remonté en flèche depuis l’été 2022 pour se stabiliser juste sous la barre des 4 % depuis 2023. Une hausse portant les coûts de la dette senior à 9 % et MALGRÉ UNE INFLEXION DE L’ORDRE DE 10 % EN VOLUME, LE DEAL FLOW S’EST AVÉRÉ SOUTENU EN 2023 SUR LE SMALL CAP ISABELLE HERMETET, ASSOCIÉE-GÉRANTE, CO-HEAD, SEVEN2 DEVELOPMENT l’unitranche jusqu’à 11 % (voir enquête page 44). « Le renchérissement du coût de la dette est un facteur évident du ralentissement des LBO, notamment sur le large cap. Le mar- ché résiste bien jusqu’à 300 à 400 M€, mais les acteurs se font plus rares au-dessus de 800 M€ », constate Stéphane Huten, avocat associé et responsable de la pratique corpo- rate/private equity et finance Paris chez Ho- gan Lovells. Si plus onéreuse, et donc érodant les rentabilités des LBO, la dette s’est pour autant montrée disponible, chez les banques comme chez les fonds. Bien que la présence des premières soit sujette à débat en dehors du small cap. « La dette étant plus chère, elle a joué son rôle de sélection naturelle des ac- tifs, donc avec une belle performance sous- jacente », avance Arnaud Petit.29 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 cement, à des enjeux de transformation et de croissance de ces PME et ETI », avance Laurent Tourtois, associé chez Andera Partners. Le smid-market offrirait même des rendements de 15 à 18 % aux LPs, contre 10 % sur les portefeuilles large cap, à en croire un institutionnel. « Malgré une in- flexion de l’ordre de 10 % en volume, le deal flow s’est avéré soutenu en 2023 sur le small cap, mais qualitativement un peu moins bon, témoigne Isabelle Hermetet, associée-gé- rante et co-head de Seven2 Development, l’équipe small cap de la société gestion. Les conditions adverses font ressortir les quali- tés fondamentales des sociétés. Le marché est actif, avec une sélectivité et une atten- tion accrues, et aucun problème d’accès au financement pour les beaux actifs, auprès des banques comme des fonds de dette. » Les transactions se sont donc concentrées sur les sociétés résilientes, peu ou pas sen- sibles aux cycles et en croissance. « Les prix restent élevés, mais c’est le reflet de la pola- risation des transactions », atteste François Jerphagnon, responsable de la stratégie Ex- pansion d’Ardian, équipe investissant au ca- pital d’entreprises valorisées jusqu’à 350 M€. L ’activité transactionnelle ayant globa- lement ralenti, de nombreux GPs ont monté des fonds de continuation, pour gé- nérer du cash à leur LPs ou pour traiter les questions de maturité des véhicules. Char- LA MONTÉE DES FONDS DE CONTINUATION FONDS THÉMATIQUES VS PLATEFORMES « Dans un marché concurrentiel, on ne peut que recommander des approches thématiques, très nettes sur la stratégie. Être opportuniste ne sera pas la carte ga- gnante », prédit Nathalie Chollet, respon- sable des investissements économie cir- culaire & résilience industrielle du Fonds européen d’investissement (FEI). Si les fonds thématiques se distinguent par leur savoir-faire spécifique, le vivier d’opportu- nités s’avère en contrepartie plus restreint. À l’inverse, la profondeur du marché du small to mid lui confère encore de beaux jours devant lui, continuant à réaliser des opérations primaires. Pour convaincre les dirigeants et délivrer, « il faut être actif, contribuer à la création de valeur, savoir saisir les opportunités de croissance ex- terne et aider les sociétés à se renforcer. Et on doit s’équiper pour cela, ce qui parti- cipe à la consolidation dans nos métiers », explique Isabelle Hermetet. « Des acteurs du private equity cherchent à diversifier leurs activités et investir de nouveaux segments de marché, par croissance orga- nique, en lançant de nouvelles stratégies d’investissement, ou parfois externe, par des rapprochements avec des sociétés de gestion positionnées sur d’autres seg- ments », relève Guillaume Bonnard avocat associé chez Weil, Gothshal & Manges. Un mouvement de concentration pas né- cessairement loué par les LPs (voir article page 36)Next >