< Previous40 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 UNE POUDRE SÈCHE EXPLOSIVE Au 1 er décembre 2023, le private equity mondial accumulait 2 586 Md$ de poudre sèche, en hausse de 8 % sur un an, selon S&P Global Market Intelligence. Seul français à figurer parmi les 25 GPs détenant un cinquième de ce montant, Ardian se place au pied du podium avec plus de 30 Md$ de capital souscrit non appelé. LBO Sources : S&P Global Market Intelligence formance pure, ce qui peut être contre-intui- tif pour des LPs non européens, car certains fonds très performants mais qui n’ont pas un angle thématique aligné avec nos priorités ne font plus partie de notre portefeuille », explique Nathalie Chollet. Cochant pour- tant les cases, le fonds Article 9 d’Initiative & Finance, Tomorrow, a achevé sa levée lé- gèrement en-deçà de son objectif initial de 350 M€. Le positionnement sur le mid-mar- ket paneuropéen a davantage convaincu. Fremman Capital, fondé par des ex-PAI, a réuni 600 M€ en milieu d’année et Adagia Capital Europe a récolté 1,1 Md€ en deux ans. Dédié au co-investissement, le premier millésime de Mircap s’est adressé exclusive- ment à des investisseurs privés, à travers des family offices ou multi family offices. LES NOUVEAUX ENJEUX DES FIRST-TIME FUNDS L a règle de base pour un institutionnel, c’est d’investir de manière régulière pour ne pas se couper d’un millésime, affirme Ro- ger Caniard. Et les gérants ayant rendu, dans la durée, plus d’argent à leurs investisseurs qu’ils n’en ont appelé seront privilégiés. » Les LPs devront ainsi mettre fin à certaines re- lations, rendant la tâche encore plus difficile aux first-time funds, dont toute la difficul- té consiste à atteindre le premier closing. Et d’autant plus en l’absence de Bpifrance ou du FEI, dont la stratégie d’investissement a évo- lué vers les enjeux climatiques (voir encadré page 39). « On cherche toujours de la perfor- mance, mais pas nécessairement de la per- «41 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 et dans lequel nous sommes partie prenante, que quelques pourcents », complète Roger Caniard. Alors que les zinzins ont commen- cé à appuyer sur la pédale de frein mi-2022, la reprise se fera-t-elle grâce aux banques ? « Ce qu’on voit, ce sont plutôt les acteurs bancaires sur bilan qui augmentent leur al- location au private equity. Le début d’année 2024 se montre assez actif, avec l’espoir d’une vraie amélioration au second semestre », partage Jean-Christel Trabarel. En transac- tions comme en levée, 2024 s’annonce donc du même acabit que 2023 : compliquée mais pas dénuée d’activité, bon gré mal gré. Mircap clôt son premier millésime Astorg VIII revoit son hard cap PAI VIII atteint sa cible À LIRE AUSSI… DES RESSOURCES ALTERNATIVES A lors que le contexte de levée se tend, l’appel à des particuliers s’avère d’ail- leurs de plus en plus fréquent, suivant l’exemple de Capital Croissance qui a réuni plus de 200 M€ auprès de 300 individuels sur les 285 M€ de Cairn III. Certaines so- ciétés de gestion en difficulté sur leurs levées cherchent aussi à s’adosser à des structures plus établies, ce qui répond également à la problématique de la taille critique pour ac- compagner les sociétés en portefeuille. Le mouvement de consolidation, dans lequel s’inscrit le rapprochement d’IK et Wendel, devrait s’accélérer en 2024 mais ne semble pas susciter l’euphorie des LPs. « Nous cher- chons des gestionnaires indépendants, avec une stratégie claire, ce qui devient plus com- pliqué avec la multiplicité des familles de fonds. Les intérêts de nos clients doivent passer en premier dans chacun des fonds dans lesquels ils sont investis », exprime Nathalie Chollet. « Je préfère avoir 10 % d’un fonds pour lequel on a du reporting, du suivi, LES ACTEURS BANCAIRES SUR BILAN AUGMENTENT LEUR ALLOCATION AU PRIVATE EQUITY JEAN-CHRISTEL TRABAREL, ASSOCIÉ FONDATEUR, JASMIN CAPITAL42 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 202443 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 FINANCEMENT FACE À UN M&A RALENTI ET UN ENVIRONNEMENT DE TAUX ÉLEVÉS, BANQUES ET FONDS DE DETTE PRIVÉE ONT GLOBALEMENT TENU LEUR RANG, AVEC 9,1 MD€ DE FINANCEMENTS ACCORDÉS EN UNITRANCHE L’AN DERNIER, SELON LE CLASSEMENT EXCLUSIF CFNEWS. THOMAS LOEILLET PRÉSENT RÉPONDENT LES PRÊTEURS L ’année 2023 sonne comme ce laps de temps avant d’embarquer en avion. Si ces instants à patien- ter dans l’aéroport font partie du voyage, ils ne sont pas marqués par la dynamique du mouvement, mais plutôt par l’atonie et les occupations pour tromper l’attente. Plutôt que d’errer au duty free, fonds de dette pri- vée et banques ont accompagné leurs parti- cipations dans leurs refinancements, build- up et amend & extend. Malgré le contexte de soft landing, certains prêteurs ont tout de même réussi à décoller. Ce constat est étayé par Guillaume Chinardet, deputy head of private credit et senior managing director chez Ardian : « Le marché du M&A a baissé, ce qui a impacté la nature de notre deal flow qui est cependant resté important. Comme les fonds ont eu plus de mal à céder leurs actifs, ils ont donc parfois refinancé pour se donner du temps. Ils ont aussi concen- tré leurs efforts sur les build-up, afin de continuer à créer de la valeur, et ont donc sollicité des capacités de financement ad- Classement exclusif 202344 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 ditionnelles pour les add-on . » Ce ressenti est confirmé par les statistiques. Le nombre de build-up comptabilisés par CFNEWS a progressé de 5 % en un an face à un mar- ché du M&A et du LBO en repli (voir en- quête page 24). Les lignes supplémentaires accordées par les fonds d’unitranche pour financer des build-up ou capex ont pesé 43 % du volume des opérations conclues l’an dernier en France, d’après le classement ex- clusif de CFNEWS soit près de 10 % de plus qu’en 2021 – date du dernier palmarès. Cer- tains acteurs se sont illustrés sur ce front, comme le groupe de gestion privée Astoria. Contrôlé par Naxicap, il a réalisé près d’un dizaine de build-up, dont le rachat significa- tif de Patriam en fin d’année qui a nécessité la mise en place d’une nouvelle ligne de la part de son unitrancheur, Pemberton. Les refinancements ont aussi occupé les fonds, malgré un environnement de taux élevés. Faute d’avoir pu céder le réseau de centres automobiles Feu Vert, Alpha Private Equity a remis à plat le financement de sa parti- cipation en levant 185 M€ de dette senior (arrangée par BNP Paribas) et mezzanine (levée auprès d’Oquendo Capital). Pour les fonds de private debt, les refinancements ont représenté plus de 16 % du volume des deals de 2023, soit, là aussi, plus que les 13,7 % de 2021. Une autre activité a occupé les prêteurs en attendant le redécollage du M&A, mais celle-ci n’est pas (encore) visible dans les statistiques : le contrôle de leur portefeuille. « La hausse des taux a entraîné une baisse des cashflows disponibles. La plupart des sociétés ont pu surmonter cela, mais entre 10 % et 15 % des entreprises en portefeuille sont placées sous surveillance accrue, ex- plique Cécile Mayer-Lévi, directrice de la dette privée chez Tikehau Capital. Cela ne signifie pas qu’elles sont en restructu- ring , mais simplement que nous suivons ces lignes avec plus d’attention et sommes prêts à (ou avons dû) discuter de waivers ou d’aménagements avec le management ou les actionnaires. Nous pouvons étudier plu- sieurs options si nous devons être amenés à négocier, comme par exemple un amend & extend, une injection de capital, assortie FINANCEMENT ENTRE 10 % ET 15 % DES ENTREPRISES EN PORTEFEUILLE SONT PLACÉES SOUS SURVEILLANCE ACCRUE CÉCILE MAYER-LÉVI, ASSOCIÉE, TIKEHAU CAPITAL, DIRECTRICE DE LA DETTE PRIVÉE45 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 L’UNITRANCHE À LA RESCOUSSE DU LARGE CAP S i le M&A a tourné au ralenti, il ne s’est pas ar- rêté pour autant. « Contrai- rement au Royaume-Uni, où le marché a été presque totalement fermé durant 6 à 9 mois avant de s’ouvrir très fortement au dernier tri- mestre 2023, l’activité s’est relativement maintenue MARCHÉS SYNDIQUÉS, LA LENTE RÉOUVERTURE L’Europe a connu une augmentation de 32,2 % des émissions de high yield et leve- raged loans en 2023 ! Ce chiffre de Fitch Ratings pourrait prêter à l’euphorie. Mais les 160,8 Md€ émis sur les marchés du crédit syndiqué l’an dernier accusent encore une baisse de près de 40 % par rapport aux 265 Md€ de 2021. « Le marché des TLB était encore fermé donc les gros LBO se sont financés en unitranche notamment via des clubs deals, rappelle Laurence de Rosamel, managing partner chez Clearwater. Avec la réouverture des marchés syndiqués, cer- tains deals unitranches vont être repricés comme vient de le faire Trescal ou refinan- cés comme April avec 1,2 Md€ de TLB. » Ce début d’année 2024 offre de belles pro- messes pour ces modes de financement ciblés par les entreprises du mid et large cap. Le loueur de matériel de chantier Kiloutou a réussi à sécuriser début février 650 M€ de high yield à 3,5 % au-dessus de l’Euribor 3 mois. « Nous avons obtenu le meilleur taux sur les marchés pour une en- treprise européenne notée single B depuis juin 2021 », affirmait dans nos colonnes Jan-Luc Ambre, directeur finan- cier de Kiloutou. Dans la foulée, Parts Holding Europe, un distribu- teur de pièces auto- mobiles, est parvenu à réunir 960 M€ de TLB à un taux Euri- bor + 375 bps. Laurence de Rosamel, managing partner, Clearwater d’un repricing de la dette ou encore d’une capitalisation partielle ou totale des inté- rêts. » Globalement, sponsors et prêteurs sont ain- si parvenus à limiter la casse en dehors de certains secteurs très marqués comme le re- tail. L’enseigne de prêt à porter Kaporal, par- ticipation de Towerbrook et MBO+ depuis 2013, a par exemple été reprise à la barre du tribunal par son management. Dans un tout autre domaine, l’équipementier aéronau- tique Latécoère a dû être recapitalisé par son actionnaire, Searchlight, pour plus de 100 M€ alors que 183 M€ de dettes ont été écrasées. Mais il n’y a pas eu de raz-de-ma- rée malgré une montée progressive des taux de défaut, qui sont passés de 4,3 % à 4,8 % entre 2022 et 2023, selon Moody’s, alors que la moyenne historique se situe à 4,2 %.en France, avec quelques beaux dossiers qui se sont débouclés », constate un uni- trancheur anglo-saxon. Durant l’été, le groupe de service bureautique Koesio a ainsi accueilli Montefiore comme mino- ritaire, dans le cadre d’un OBO valorisé plus de 1 Md€. Cette opération a pu être financée par une dette senior de 500 M€ apportée par les banques historiques du groupe : BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole. Un tour de force qui tient notamment aux bonnes relations entre le management majoritaire et ses partenaires bancaires qui sont d’ailleurs entrés au ca- pital aux côtés de Montefiore. Les autres deals large cap ont cependant dû se pas- ser de crédits syndiqués, ce marché ayant encore été chahuté (lire encadré page 48). FINANCEMENT Towerbrook a décidé de se revendre Info- pro Digital à lui-même, en passant d’un millésime de fonds à un autre, pour un montant compris entre 2 Md€ et 2,5 Md€ sans refinancer les plus de 800 M€ de high yield. En dehors de ce cas particulier, ce sont donc les fonds de dette privée qui sont venus à la rescousse du large cap. Deux LBO emblématiques ont ainsi pu être financés grâce à l’unitranche : Tres- cal et April. Le premier, signé fin 2022 et closé l’an dernier sur une valorisation de 1,4 Md€, a pu compter sur Apollo, CVC Credit, Goldman Sachs, KKR Credit et Park Square-SMBC. Le second, valori- sé entre 2,3 Md€ à 2,4 Md€, a pu béné- ficier du soutien de l’actionnaire cédant CVC, qui a contribué à l’unitranche via sa branche Private Credit, et de son nouveau sponsor, Apollo, qui a aussi partici- pé à ce financement. « Les acteurs de la private debt ont levé des fonds de plus en plus importants, rap- pelle Géraldine Lezmi, as- sociée chez Weil Gotshal & Manges. En théorie, cela devait leur permettre d’aller financer seuls des dossiers de l’upper mid ou du large cap. Mais en pratique, ces deals se font de plus en plus en club deal de fonds de dette. Il y a la volonté pour les sponsors de s’assurer que les fonds de dette ont bien la liquidité nécessaire aux opérations, de valoriser les fonds de IL Y A EN MOYENNE 200 POINTS DE BASE DE DIFFÉRENCE DE PRICING ENTRE UNE UNITRANCHE ET UNE SENIOR ASSOCIÉE À UNE MEZZANINE PIERRE-LOUIS NAHON, ASSOCIÉ, ALANTRA 46 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 202347 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 ÉVOLUTON DES LEVIERS AU CLOSING DES OPÉRATIONS TRICOLORES FINANCÉES EN UNITRANCHE PAR RAPPORT À L’EURIBOR 3 MOIS Sources : CFNEWS 2024, Aether FS et Euribor-rates EURIBOR À 3 MOIS (EN %)LEVIER UNITRANCHE (EN MULTIPLE D’EBITDA) -1 0 1 2 3 4 5 6 20192020202120222023 dettes qui les ont accompagnés en phase de bid, mais également de manière géné- rale d’avoir plusieurs fonds partenaires. » Hayfin est par exemple parvenu à réunir plus de 6 Md€ pour son quatrième mil- lésime l’an dernier, malgré un environ- nement de fundraising moins favorable, alors qu’Arcmont a levé 10 Md€ pour son dernier fonds européen en ce début d’an- née. Cette montée en gamme des fonds uni- tranche et les financements débloqués pour soutenir les portefeuilles ont per- mis au marché de maintenir un certain niveau d’activité. Le classement établi par CFNEWS des fonds actifs en France l’an dernier révèle un montant total de près de 9,1 Md€ injecté dans 129 opérations. Ce chiffre est à comparer aux 12,8 Md€ investis en 2021 à travers 153 opérations. Certes, la baisse est marquée (- 29 % en valeur et - 16 % en volume), mais elle reste mesurée par rapport à celle du M&A comportant une contrepartie française entre ces deux années (-55 % en valeur et -18 % en volume, selon LSEG). Dans cet environnement, certains acteurs ont su se démarquer, comme Barings qui a large- ment dominé le classement avec plus de 1,8 Md€ déployés dans l’Hexagone. Cela lui permet de gagner une place par rap- port à 2021. Une performance qu’il pour- rait bien avoir du mal à répliquer l’an 48 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 prochain, alors qu’une large partie de son équipe d’investissement, dont les partners français Alice Foucault et Benjamin Gil- let, serait partie rejoindre une filiale de Nomura, selon Bloomberg. « Notre enga- gement vis-à-vis des activités de la dette privée demeure entier et nous bénéficions du soutien total de MassMutual, précise Barings en réaction à cette annonce. La majorité de l’équipe reste et travaille- ra sous la direction de Bryan High ainsi que des dirigeants seniors, tels que Stuart Mathieson et Tyler Gately, afin d’assurer une transition fluide pour nos clients. » Le fonds a par exemple financé le LBO bis du conseiller en gestion de patrimoine Valoria, orchestré par TA Associates pour moins de 500 M€. Arcmont, deuxième de notre palmarès, confirme son appé- tit pour le marché tricolore et gagne, lui aussi, une place au classement avec près de 1 Md€ mis au travail l’an dernier via L’ŒIL DE FRANCE INVEST IL Y A EU UNE RECRUDESCENCE DES TRANCHES PIK, QUE CE SOIT ASSOCIÉE À UNE SENIOR OU UNE UNITRANCHE LOUIS THUILLEZ, HEAD OF PRIVATE DEBT EXECUTION CHEZ AETHER FINANCIAL SERVICES FINANCEMENT49 © CFNEWS - MAGAZINE - MARS 2024 VOIR L’INTÉGRALITÉ DU CLASSEMENT MONTANT DÉPLOYÉ 1 815 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 14 BARINGS MONTANT DÉPLOYÉ 975 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 9 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 4 ARCMONT ASSET MANAGEMENT MONTANT DÉPLOYÉ 765 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 3 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 17 ICG 4 MONTANT DÉPLOYÉ 513 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 4 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 13 ARDIAN 5 MONTANT DÉPLOYÉ 475 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 15 EURAZEO 6 MONTANT DÉPLOYÉ 468 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 4 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 13 HAYFIN 7 MONTANT DÉPLOYÉ 466,8 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 13 TIKEHAU CAPITAL 8 MONTANT DÉPLOYÉ 450 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 2 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 18 ARES MANAGEMENT 9 MONTANT DÉPLOYÉ 443 M€ NOMBRE D’OPÉRATIONS 6 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 7 GOLDMAN SACHS CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 2 321 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 3 CLASSEMENT EN VOLUME DE DEALS 1 HAUSSE DES TAUX, BAISSE DES LEVIERS L ’unitranche est donc restée attractive aux yeux des sponsors, mais ce type de financement a fait face à une concurrence plus directe de la part des banques. « La hausse des coûts de financement a réduit les leviers, les unitranches se sont donc sou- vent retrouvées en concurrence sur des ni- veaux de dette comparables à des montages senior et PIK qui sont plus compétitifs en termes de pricing », confirme Laurence de CLASSEMENT DES FONDS UNITRANCHE ACTIFS EN FRANCE EN 2023 EXCLUSIF CFNEWS 2024 neuf opérations. L’Américain poursuit sa lancée en ce début d’année, puisqu’il s’est imposé pour le financement du ré- seau de radiologie Excellence Imagerie avec une unitranche de 200 M€. Enfin, la médaille de bronze revient à ICG. Le bri- tannique, 1 er en 2021, a déployé 765 M€ dans trois transactions, dont de nouvelles liquidités apportées au groupe de ser- vices funéraires Funecap. Au-delà de ce trio d’acteurs étrangers, les gérants fran- çais ont aussi brillé, principalement par le nombre. Ainsi, Eurazeo et Tikehau sont respectivement premier et troisième du classement en volume. Le premier a ainsi appuyé le LBO bis de spécialiste du big data Jems, avec une unitranche d’un levier tournant autour de quatre fois l’Ebitda, alors que le second a notamment soutenu le réseau d’imagerie médicale Oradianse dans l’acquisition d’Imagerie.frNext >